20 mars 2009

les grandes étapes de fabrication de tibo épi tobi

Une fois le ou les décors réalisés et le lay-out établi, on s’attelle à l’animation proprement dite.
Il faut animer les personnages principaux, secondaires et les accessoires ou props et éventuellement les effets (nuages, fumée, explosions, pluie…)
Bien sûr, sur les grosses productions, Il y a plusieurs animateurs.

En général, chaque animateur va animer ce qu’on appelle les poses clés, c’est-dire les poses caractéristiques d’une animation.
Ici, il faut savoir que l’animation est constituée d’une succession d’image fixes qui grâce au phénomène de la persistance rétinienne donne l’illusion du mouvement.
Au cinéma, la fréquence d’image est de 24 par secondes. Pour le dessin animé, on admet en général que le mouvement reste suffisamment fluide jusqu’à 12 images par secondes. En dessous, 8, 6 ou encore moins le mouvement devient saccadé.
Donc, le plus souvent, on anime à 12 images par secondes que l’on double : 2×12 = 24.

L’animateur, nous l’avons vu, va donc dessiner seulement certaines poses du mouvement, les poses caractéristiques ou poses clés. Puis, une autre personne va dessiner les poses manquantes dans les intervalles, on l’appelle fort justement l’intervalliste.
Sur une petite production comme celle-ci, l’animateur et l’intervalliste peuvent être une seule et même personne bien sûr. Ici, en l’occurence, il s’agit d’Olivier Théotiste qui a fait un joli travail. J’en profite pour le remercier encore une fois :)

Une fois les poses clés et les intervalles d’un plan dessinés, on procède à une vérification pour vérifier que tout baigne : animation, fluidité, timing…
Il s’agit du line-test. On va tester la ligne. C’est à dire qu’on va faire un premier montage des différentes poses (du personnage, de l’accessoire ou de la scène entière).
Autrefois, on photographiait au banc titre chaque dessin, aujourd’hui, souvent on les scanne plutôt puis on les monte en fonction de la feuille d’exposition.
Kézako la feuille d’exposition ?
C’est vrai que je n’en ai pas encore parlé.
Il s’agit d’un tableau dans lequelle est consigné la durée de chaque pose et qui donne donc le rythme de l’animation. Elle est établit en amont, en général après le story-board et souvent en fonction des dialogues.
La feuille d’exposition suit toutes les étapes de fabrication du dessin animé, les différents intervenants s’y référant.

Une fois le line-test approuvé, on a éventuellement procédé à des modifications, les retakes, on passe à l’étape du cleanage.
On nettoit le dessin qui jusqu’à présent était rough, c’est à dire crayonné. Le traceur qui s’occupe de cette étape a également un rôle important car c’est à lui qu’il incombe de choisir la ligne juste parmi les traits de crayon de l’intervalliste et de l’animateur. De plus, c’est lui qui va uniformiser les différences de style de dessin qu’il peut y avoir en amont. En effet, n’oublions pas qu’à la différence de la bd par exemple, le dessin animé est une oeuvre collective esquissée par de nombreux intervenants tout au long de sa fabrication. Et, pourtant le résultat doit être homogène. Le traceur est un garant important de cette homogéinité de style.

Auparavant, le traceur était également gouacheur. Les animateurs et intervallistes dessinaient leur animation sur des feuilles de papier perforées, les perforations permettant de caler les feuilles. Puis, le traceur-gouacheur traçait  à l’encre le contour du personnage ou de l’accessoire sur un cellulo transparent (un cell par image). Au verso du cellulo, il faisait la mise en couleur avec des gouaches.

Aujourd’hui, avec l’avènement de l’informatique, ces étapes se font sur ordinateur.

A chaque étape, on peut procéder à des line-tests qui permettent de vérifier l’exactitude du travail.
Une des différences importantes qui existent entre l’animation et le cinéma en prise de vue réelle (PVR) est la façon de gérer les prises de vue. En animation, il est long et fastidieux de produire 12 ou 24 images par secondes. Donc, on a tendance à vouloir « tourner » que des scènes qui seront intégralement exploitées contrairement au cinéma PVR où selon le réalisateur, une scène sera tournée x fois constituant ce que l’on dénomme les rushes. Ceux-ci étant triés, choisis ou écartés au montage.
Point d’un tel luxe en animation, chaque dessin coûte en temps et donc en argent d’où la multiplication éventuelle à chaque étape intermédiaire des line-tests pour sans cesse vérifier la qualité du travail afin de ne pas être obligé de jeter un plan entièrement fini.

Line-test d’une parti du spot de tibo épi tobi. Ce line-test a été réalisé à partir de dessins cleanés mais avant la mise en couleur afin de tester la fluidité de l’animation. Si besoin, des retouches ou retakes peuvent être faites à ce niveau afin d’améliorer la qualité de l’animation.

Petit à petit, en fonction du découpage et de la feuille d’exposition, l’animatique qui était la première ossature animée du futur film est remplacée au fur et à mesure de l’avancement des scènes et au gré de nombreux line-tests et vérifications par des plans finaux, cleanés et mis en couleur. Le « tournage » du film se fait ainsi.
Contrairement au cinéma PVR, il n’y a pas à proprement parler de montage puisque cette étape a été planifiée dès l’animatique.

Voila donc esquissé dans les grandes lignes les différentes étapes de fabrication d’un dessin animé.
il resterait encore à parler du travail du son, dialogues et bruitages et de la musique.
Il peut y avoir également une étape de post-production, intégration d’effets spéciaux puis au final étalonnage et rendu des images.

That’s all folks !

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